3 ans. 3 ans de ma vie qui passent devant mes yeux en regardant les gens en ce cours de repét. Des visages, des événements, des souvenirs.
Il y a 3 ans, j’avais même pas la matu. J’avais les yeux quelque peu rivés sur Vania, l’envie de quitter le collège, la hantise de l’armée, une certaine (?) confiance dans le futur (hypocrite, t’avais l’impression de pouvoir avaler le monde tout entier d’une seule bouchée).
Mais le temps est passé, et comme bilan je peux surtout compter les gifles que j’ai reçues. Plus quelques bonheurs, rares mais intenses, qui restent, malheureusement seulement en forme de souvenirs.
Des gifles, violentes ? Y’en a eu pas mal, tout compte fait. Echecs scolaire, social, physique, moral, intellectuel, se sont succédés sans pitié. Tant pour moi que pour ma mère. Je ne vais pas les énumérer ici, car je pense que leur simple référence suffit à me les rappeler l’un après l’autre, en cascade…
Une conclusion ? Un nouveau regard sur les gens, certainement plus méfiant mais avec une envie accrue de les comprendre mieux.
Un regard plus défaitiste sur le monde, aussi. Une perte grave d’optimisme, une fuite dans mes systèmes qui me rend souvent irritable, perplexe. Con.
Un regard différent sur les sentiments, qui sont aujourd’hui, à mon avis, la possession la plus fragile de l’être humain. Ça a quelque peu modifié mes sentiments, ou plutôt ma manière de les gérer. Ça me rend vulnérable et fort en même temps, ça me fait tomber amoureux plus vite qu’avant, mais aussi dans la haine ou le mépris les plus absolus, dans un laps de temps des plus courts.
3 ans. Mais 5 ans aussi, car il y a un peu plus de 5 ans j’étais encore en Argentine. Et 10 ans aussi, car…
Je n’étais pas vraiment prêt à être adulte, et me voilà dans une tenue d’assaut maniant un fusil !
J’ai un corps de gamin dans un corps d’adulte. J’assume à contrecœur la plupart de mes responsabilités, tout en profitant de ce « statut » d’adulte que la société te colle à la peau. Mais par dessus tout, c’est l’amour qui me fait le plus peur (surtout de blesser « l’autre » moitié) (ma mère m’a donné bcp de choses, mais la plus importante a été la CONSCIENCE) mais aussi le plus envie (envie de partager, de donner, de recevoir, du temps, de la tendresse).
Ce n’est pas un texte très profond, je viens de le relire, mais il n’a pas de but littéraire, c’est de l’autoprospection, c’est tout.